PENSER AUTREMENT
L’Association PRISALT (https://www.prisalt-asso.fr/) est née en 2019 de la mobilisation d’habitants et de spécialistes en aéronautique (pilotes, contrôleurs aériens) de l’Essonne réunis depuis 2016 contre les nuisances sonores subies lors des décollages d’Orly face à l’Est.
Elle regroupe aujourd’hui aussi des élus (maires, conseillers régionaux, députés) pour lesquels le sujet des nuisances aériennes doit être appréhendé dans sa globalité, afin que les solutions proposées bénéficient au plus grand nombre.
Curieusement, je suis la seule élue du Val de Marne à y avoir adhéré dès sa création en 2019. Je siège aujourd’hui à son Conseil d’administration et y représente SANTENY. Pourtant, le bruit des avions ne connait pas les frontières administratives des départements en Ile de France et cette cause est commune à de nombreux franciliens qui subissent ces nuisances au quotidien !
L’association PRISALT (prise d’altitude) s’appuie sur un constat simple et intuitif : quand les avions passent plus haut ils font moins de bruit… CQFD… une recommandation d’ailleurs faite au plus haut niveau puisque dès 2014 elle est portée par l’OACI (l’organisation de l’aviation civile internationale) et que de nombreux aéroports dans le monde l’appliquent déjà, et en France celui de Bâle-Mulhouse.
Elle apporte aussi un regard neuf sur les procédures d’envol en soulignant, et c’est moins intuitif, qu’en privilégiant la prise d’altitude à la prise de vitesse au décollage (la procédure actuelle), les avions font non seulement moins de bruit mais ils consomment également moins de carburant.
Dans la procédure PRISALT, pour prendre de l’altitude, l’avion ne change pas de régime moteur. Plus l’avion prend de l’altitude et moins les réacteurs consomment de carburant. Ce phénomène s’explique par la raréfaction de l’oxygène (nécessaire à la combustion) avec l’altitude. Les documentations des constructeurs d’avions l’attestent, tout comme les relevés réels de consommation.
D’autre part la procédure PRISALT demande que les contrôleurs aériens ne donnent pas de « routes directes », hors trajectoires, avant que l’avion ait atteint les 10000 pieds, soit 3000 mètres.
Concrètement, cela veut dire que si cette procédure était systématisée, les avions décollant d’Orly face à l’Est passeraient au-dessus de Santeny 500 mètres plus haut qu’actuellement, ce qui est significatif en termes d’atténuation du bruit.
Ainsi il n’y a aucun transfert de nuisances d’un point vers un autre, il y a moins de bruit pour tout le monde, la solution profite à toutes les habitations survolées.
AGIR AUTREMENT
En mobilisant sur ce sujet les administrations de la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) de la DSNA (Direction des Services de la Navigation Aérienne) les compagnies aériennes ainsi que les services du Ministre délégué aux Transports, l’association PRISALT est devenue un acteur incontournable des débats.
Par ailleurs j’ai contribué au nom de notre commune à la consultation publique sur le PPBE (Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement) de l’aéroport d’ORLY pour appuyer cette action.
Et si depuis quelque temps certaines compagnies aériennes à l’image de Transavia (filiale à 100% d’Air France) s’engagent d’elles-mêmes dans cette voie, Il a fallu de nombreuses réunions pour qu’au sein du groupe de travail OPTIBRUIT (groupe de travail pluridisciplinaire créé par la DSNA) la voix de PRISALT soit entendue et sa solution alternative d’envol reconnue par la DSNA en mai 2021.
PRISALT a donc réussi à convaincre la DSNA de travailler à la rédaction d’un projet de consigne demandant à toutes les compagnies décollant d’Orly et de Roissy de monter le plus rapidement possible après la rentrée des becs et des volets (un peu plus de 900 m), et que l’avion poursuive sa montée à la vitesse de meilleure pente et ce jusqu’à 3000 mètres.
Ces préconisations seront présentées à la CCE (Commission Consultative de l’Environnement) d’ORLY début décembre.
Avec son aval, des évaluations commenceront en réel début 2022 sur tous les vols au décollage d’Orly et un compte rendu d’évaluation sera fait à la suite (impliquant à nouveau tous les acteurs DGAC, DSNA, Ministère et PRISALT).
PRISALT travaille pour qu’à l’issue de ces évaluations soit formulée une AIP (International Information Publication), texte à portée internationale qui a vocation à imposer une règle à toutes les compagnies.
Au plan européen aussi la réflexion avance avec les mêmes préoccupations environnementales, comme annoncé le 22 septembre dernier au sommet AIRBUS.
Avec le projet ALBATROSS, (https://cordis.europa.eu/project/id/101017678/fr) auquel participent Airbus, Thales, Air France, Swiss, Lufthansa, Eurocontrol la DSNA et bien d’autres encore dont les gestionnaires des aéroports, on cherche le vol le plus efficient, le moins consommateur d’énergie et le moins bruyant, notamment pour les phases de décollage et d’atterrissage.
C’est le sens de l’histoire !
Se remettre en question est un des enseignements majeurs de la crise du Covid.
Les façons de faire héritées des décennies passées doivent être questionnées.
3 illustrations :
- en matière environnementale où le trafic aérien se concentre désormais sur les vols de plus de deux heures,
- le critère de notre qualité de vie qui est devenue une priorité pour un nombre de plus en plus importants de français depuis 18 mois,
- les relations entre citoyens, élus et institutions qui on l’a compris doivent évoluer pour prendre en compte les points de vue de toutes les parties,
C’est pourquoi je vous propose d’appuyer l’action de l’Association PRISALT en adhérant gratuitement sur son site https://www.prisalt-asso.fr/ pour que le nombre d’adhérents de Santeny traduise notre attente en matière de réduction des nuisances sonores et vienne grossir le nombre d’adhérents au côté des habitants des autres communes riveraines.
Pour ce qui me concerne je vous donne RDV à l’issue de la CCE (Commission Consultative de l’Environnement d’Orly) en décembre sur cette page pour vous confirmer le lancement des tests.
Dans cette perspective j’aurai alors l’occasion de communiquer à nouveau sur les évaluations de ces essais en vol dans le courant du 1er semestre 2022.